La distanciation* en pratique théâtrale est un excellent outil pour accompagner le développement des talents.
Brecht avait compris combien ce travail était bénéfique et plaisait aux participants : le pouvoir de prendre de la distance pour mieux interagir avec les autres.
Mais qu’est-ce que c’est la distanciation théâtrale ?
C’est le fait de créer une distance entre soi et la réalité. Cet enseignement permet de trouver ses réponses au lieu d’essayer de copier un exemple ou tout simplement au lieu de jouer le rôle que les autres attendent de vous, alors que ce n’est pas votre volonté.
Pourquoi apprendre à distancier en entreprise ?
C’est une façon de découvrir la réalité autrement. Et donc de décortiquer, tout en s’amusant, ce qui compose une situation de communication. Les exercices ou les improvisations ne visent qu’un seul but. Celui de révéler ce qui est en « jeu » et interroger les moyens dont disposent les protagonistes.
Comme le participant ne s’identifie jamais à son rôle, il ne perd jamais le contrôle. Il développe ses qualités humaines et interpersonnelles en adoptant la posture « méta ». Cela permet d’éviter de se confondre avec sa fonction pour se cacher derrière et manquer d’authenticité.
On a donc d’un côté l’identification et de l’autre la distanciation :
- S’identifier : s’assimiler à son rôle. Se confondre, s’oublier.
- Distancier : rendre insolite l’interprétation d’un rôle. Questionner, mettre à distance, interroger.
La distanciation théâtrale : un espace de ressourcement et de cohésion alternatif ?
Et oui ! C’est la bonne nouvelle. La pratique de la distanciation est un « moyen » qui apporte des bénéfices essentiels pour le développement de soi :
- Maîtriser le temps : accélérer ou ralentir une action ; vivre l’instant présent.
- Agir positivement : avoir une idée et la réaliser sans penser résultat.
- Incarner la fluidité : apprendre à dire oui à l’improvisation et accepter le changement.
- Cesser de se juger : accepter de se tromper et de pouvoir rebondir.
- Être acteur : identifier et maîtriser l’impact de ses émotions.
Chacun développe l’acteur-ressource qui sommeille en lui. Pour reprendre une forme de pouvoir sur Soi (être ici et maintenant), tout en acceptant les imprévus. Sur scène, nous agissons selon un objectif (le mobile de notre personnage). Nous nous dépassons dans un contexte concret (la situation). Nous identifions et qualifions des ressources personnelles (jusqu’ici inconnues) pour les ancrer devant un auditoire.
Quelle est la spécificité de Barois & Associés ?
En parallèle de l’animation théâtrale, nous transmettons des outils essentiels inspirés du développement personnel.
Ainsi, nous aidons les participants à s’approprier immédiatement de nouvelles connaissances sur des sujets qui les concernent. Par exemple celle d’incarner la posture du manager. D’incarner son leadership. De prendre soin de la relation clientèle. D’adopter une communication non violente ou encore de favoriser la créativité au sein de ses équipes.
Chaque personne profite de deux acquisitions simultanément au sein des séances collectives :
– La distanciation : une pratique qui permet de mieux appréhender la réalité (la performance de l’acteur au service d’une situation)
– Les contenus en développement personnel : ils sont transformés en jeux théâtraux, et sont assimilés via l’interprétation et la mise en action. Comme dans cet article : Communication interpersonnelle : pensez cible !
Les volontaires appliquent les astuces apprises pour accéder à un mieux être rapidement : « je développe au quotidien une plus grande conscience des enjeux relationnels » ; « j’utilise les outils de l’acteur pour être impactant dans certains contextes » ; « je m’investis émotionnellement à plus juste mesure ».
Vous l’aurez compris, la dramatisation, portée par l’activité théâtrale classique, ne fait pas partie de notre travail en atelier. Finalement, nous ne demandons pas aux participants de monter dans les émotions comme on pourrait le faire avec un acteur professionnel ou amateur. Nos formations favorisent tout simplement le développement des connaissances sur soi et sur « l’autre » via le théâtre appliqué.
* Les processus et les personnages de notre vie quotidienne, de notre environnement immédiat, nous sont habituels : ils nous apparaissent donc comme naturels. Distanciés, ils sont rendus insolites. La science a soigneusement mis au point sa technique de suspicion systématique de tout processus courant qui, allant de soi, n’a jamais appelé le doute. On ne voit pas pourquoi l’art n’adopterait pas à son tour une attitude d’une aussi prodigieuse utilité. C’est le développement de la puissance productive de l’homme qui a imposé cette attitude dans le domaine scientifique, et c’est la même raison qui l’impose dans le domaine de l’art.
B.Brecht dans Écrit sur le Théâtre, Seuil, 2000.
