Communication interpersonnelle : pensez cible !

Le coaching, la formation, le conseil… sont autant de sources pour se développer personnellement et de travailler sur sa communication interpersonnelle. Mais avez-vous pensé à la pratique théâtrale ?

L’improvisation peut vous aider à améliorer votre communication interpersonnelle d’une manière non seulement ludique, mais vraiment efficace. Quand on fait de l’improvisation, on se met dans la peau d’un autre personnage. Il est donc plus facile de le jouer sur scène et de prendre conscience de ce qu’il peut nous apporter dans la vraie vie. 

L’improvisation pour améliorer sa communication interpersonnelle

Nous avons deux personnalités bien différentes. Cadres, elles expriment leurs craintes en prise de parole.

Anne : ses hautes fonctions de directrice lui vont bien, pourtant elle dit ne plus être assurée en prise de parole. Elle a le sentiment de paraître froide et perd confiance pendant ses présentations devant un auditoire.

Pascale : elle est cash et c’est ce qui fait son charme. Mais aujourd’hui, son job en ressources humaines lui demande une certaine retenue qu’elle souhaite trouver naturellement face aux candidats.

Leurs problématiques semblent se répondre et offrent une occasion unique de travailler en binôme. Je crée ainsi deux sujets d’improvisations pour la circonstance et c’est parti pour une expérience au plateau.

Après l’échauffement, les improvisations !

Ces improvisations, dont les objectifs de jeux s’opposent pour chacune, les obligent à se dépasser et à consolider leur communication interpersonnelle dans l’exercice. Elles n’ont d’autre choix que de trouver un terrain d’entente pour résoudre les situations. Ici, le corps, les émotions, l’intelligence et les valeurs personnelles apprennent à s’aligner. La mécanique de l’acteur est une véritable ressource.

Nous progressons grâce aux hypothèses et aux recadrages que m’inspire leur interprétation. Après plusieurs tentatives, elles trouvent le ton juste, se sentent à l’aise et confortables. Elles ont pour consigne de :

– prendre appui sur le partenaire grâce à l’écoute

– porter l’attention à la cible (la relation) et non à l’objectif (le résultat)

Maîtriser l’impact de sa communication

La médiation théâtrale révèle des analogies entre l’interprétation sur scène et les situations professionnelles sensibles. Du coup, c’est un formidable outil pour acquérir de nouvelles compétences dites soft skills. En effet, le cerveau droit, siège de l’expérience, est mobilisé pour révéler ce qui est important pour soi dans l’instant présent.

– elles explorent ce qui est essentiel sans se faire mal

– elles ancrent de nouveaux comportements et des modes d’expressions inexploités

Enfin, les progrès personnels s’évaluent en fonction de la qualité de l’improvisation. Quand chaque personnalité est en “pouvoir pour » et non en « pouvoir sur » (pour paraphraser les propos de François Délivré dans « Le métier de coach »), c’est un critère de réussite et d’épanouissement personnel :

– on développe sa communication interpersonnelle

– on gagne une certaine confiance en soi devant l’imprévisible

Mieux se connaître dans l’exercice de sa parole

« Comment définir en une phrase ce que vous avez appris de vous pendant ce travail ?  » dis-je pour clore la séance.

« Quand je prends du plaisir je suis beaucoup plus disponible pour l’autre » dit Anne, qui vient de comprendre où est sa ressource : « je vais essayer de faire la même chose avec mes équipes ».

« Moi, je suis soulagée d’avoir pu garder mon sérieux sans décrocher pour un rien » se réjouit Pascale, confiante dans l’expérience.

Ma ressource, c’est l’autre

La pratique théâtrale peut vous aider à développer des compétences relationnelles et émotionnelles pour communiquer avec impact. Elle développe votre capacité à :

 

    1. Penser cible plutôt qu’objectif.

    1. Prendre soin de cette cible pour prendre soin de la relation.

    1. À co-créer dans une posture facilitatrice.

Ne cherchez pas en vous, en vous, il n’y a rien ; cherchez dans l’autre qui est en face de vous.

Constantin Stanislavski, cité par Antoine Vite

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